Colloque Convergence: Crise dans la culture

Partons d’une différence considérée comme établie et admise entre culture et civilisation, même si Freud s’en tient au seul mot Kultur. La culture concerne un sujet, voire le collectif dont il participe, tandis que la civilisation prend un caractère général, sinon universel. Or aujourd’hui, globale et néolibérale sur fond de capitalisme universel, la civilisation soumet la culture de chacun à son ordre propre. Dès lors la culture, y compris communautaire, se trouve en crise, en butte aux exigences expansives de la civilisation. Lacan aurait parlé ici de « facticité » : délires, organisation en camps, taxinomie et ségrégation dominantes allant contre tout lien articulant des faits culturels entre eux et donc des sujets. Ceux-ci deviennent acteurs d’une mutation sociale et de progrès technologiques vertigineux confinant aux limites du « tout-possible ». Le sujet, désormais soumis aux lois des algorithmes qui pensent à sa place et au « tout connecté » qui l’assiste, risque-t-il au profit de la machine numérique d’être atrophié de sa subjectivité ? Ces deux instances, la gestion universelle du néolibéralisme et les progrès de la scientificité fascinante, ne font-ils pas la promotion de l’individu au détriment de la dimension subjective ? Qu’en est-il de la psychanalyse face à ces nouveaux enjeux ?

Travaux présentés